174, 180 ou rien. Les chiffres claquent comme une consigne dans l’arrière-boutique d’une agence de mannequins. Pourtant, au fil des shootings et des campagnes, des profils de 168 cm s’invitent là où la porte semblait fermée. Pas sur tous les podiums, certes. Mais dans les coulisses du mannequinat, la règle n’est jamais tout à fait aussi stricte qu’on le croit.
Les attentes diffèrent d’un marché à l’autre, d’une catégorie à la suivante, selon le brief du client ou la tendance du moment. Si les standards dictent encore la loi, ils se fissurent, laissant passer quelques exceptions qui redéfinissent peu à peu les contours du secteur.
Plan de l'article
Panorama des mensurations standards et des catégories dans le mannequinat
Le secteur du mannequinat fonctionne avec ses propres codes. Dans les grandes capitales de la mode comme Paris, Londres ou New York, le profil type pour la haute couture reste précis : entre 174 et 180 cm, une silhouette élancée, un tour de taille qui ne dépasse guère les 62 cm, des hanches autour de 90 cm et une poitrine discrète. Cette grille, les agences la connaissent par cœur et l’appliquent pour répondre aux standards attendus par les maisons de mode.
Catégories et segments
Voici comment s’organisent les différentes catégories du métier :
- Mannequin femme couture : segment ultra-sélectif, où chaque centimètre compte. La haute couture reste le bastion des exigences les plus strictes.
- Mannequin commercial : terrain un peu plus ouvert, où la taille idéale descend et où la diversité des modèles devient un atout pour toucher un public plus large.
- Mannequin homme : ici, la barre monte encore avec une taille attendue entre 184 et 190 cm, afin de répondre aux exigences de coupe sur les vêtements masculins.
La France et les grandes villes de la mode conservent ces normes, mais quelques agences osent désormais miser sur des profils différents, jusqu’à 168 cm, parfois moins, pour des campagnes spécifiques. La catégorie “petite” prend forme, sous l’impulsion de marques qui affichent leur volonté de sortir du moule. Les critères s’élargissent doucement. Les codes bougent, même s’ils ne sont pas encore bouleversés. Le marché s’ouvre à de nouvelles références, avec prudence.
Mesurer 168 cm : quels débouchés et réalités dans l’industrie ?
168 cm, ce n’est pas juste un chiffre : c’est un seuil qui interroge la hiérarchie silencieuse du mannequinat. Les agences, fidèles à leurs standards, placent souvent ce profil à la marge. Sur les podiums parisiens, la sélection reste millimétrée. Mais le secteur ne s’arrête pas aux défilés couture.
Une taille de 168 cm dans le monde du mannequinat s’ouvre à d’autres terrains : campagnes de prêt-à-porter, lookbooks pour de jeunes marques, catalogues, e-commerce. Les grandes enseignes comme Zara, Mango ou Uniqlo affichent parfois des mannequins hors des canons traditionnels sur leurs sites web. À 168 cm, on peut percer dans le commercial, la publicité, l’influence ou encore les réseaux sociaux. Les frontières du secteur bougent, guidées par les besoins des marques et l’évolution des attentes du public.
Certaines maisons, comme Yves Saint Laurent, sont longtemps restées attachées à des silhouettes élancées. Pourtant, la diversité s’infiltre peu à peu. Les campagnes mettant en scène une taille de 168 cm restent rares chez Saint Laurent, mais apparaissent plus fréquemment dans des castings transversaux ou chez des labels décidés à refléter davantage de diversité corporelle. L’industrie avance par ajustements successifs, parfois timides, mais réels.
Segments accessibles pour 168 cm
En pratique, voici les domaines où une mannequin de 168 cm peut décrocher des contrats :
- Éditorial et digital : shootings web, contenus pour réseaux sociaux, vidéos de marque.
- Publicité : campagnes locales, spots télévisés, affichage.
- Prêt-à-porter : catalogues, lookbooks, e-shops.
- Événementiel : présentations privées, salons professionnels, lancements de produits.
Vers une diversité de tailles : comment les normes évoluent-elles dans le monde du mannequinat ?
La diversité gagne lentement du terrain dans le monde de la mode. Les silhouettes hors normes percent dans les défilés, même si la majorité reste fidèle à la ligne élancée. Certains podiums laissent passer des profils proches de 168 cm, remettant en question des critères universels qui semblaient gravés dans le marbre. Les agences, elles, commencent à réviser leurs méthodes de sélection, parfois à bas bruit.
En France, la loi impose désormais un certificat médical sur la santé des mannequins, en référence directe à l’IMC. La santé revient sur le devant de la scène, reléguant la tyrannie des mensurations à l’arrière-plan. Les exigences pour la poitrine, le tour de taille ou les hanches se font plus souples, variant d’un marché à l’autre, selon la cible ou l’influence des réseaux sociaux.
Le secteur se transforme : les marques cherchent à représenter davantage de corps différents, pour répondre à une clientèle fatiguée des images standardisées. La France, puis d’autres pays européens, s’engagent dans ce virage, étape par étape. Les campagnes publicitaires intègrent désormais des mannequins aux profils variés. Même si la norme résiste, la brèche s’élargit.
Plusieurs dynamiques accélèrent cette transition :
- Les campagnes marquées par l’influence des mouvements body positive.
- La demande croissante de profils diversifiés pour alimenter les contenus digitaux.
- La pression médiatique sur la question de la poitrine et du tour de taille.
L’écart entre l’image véhiculée par l’industrie et les vraies morphologies ne s’estompe pas d’un coup. Mais chaque apparition d’un mannequin de 168 cm sur une campagne nationale marque une avancée. C’est à ces détails visibles que l’on mesure, concrètement, les failles dans l’armure des normes.